Bâtir des ponts avec Listuguj en rapprochant la justice

La cour entend désormais à Carleton plutôt qu’à New Carlisle les causes criminelles qui concernent les résidents de Listuguj.

L’initiative permet aux accusés, plaignants et témoins de Listuguj de réduire de deux heures les allers-retours vers un palais de justice, en évitant de se rendre jusqu’à New Carlisle.  La concertation nécessaire des intervenants s’est amorcée en avril 2024.

L’initiative est venue d’Alexis Deschênes, bâtonnier du Bas-Saint-Laurent-Gaspésie-les Îles, qui était satisfait à l’issue de la cérémonie traditionnelle en migmaw et en anglais :

Pour rendre ce changement de pratique possible, il a fallu une concertation de plusieurs acteurs : le DPCP, les avocats de la défense, juges, intervenants en sécurité et du personnel juridique.

À partir de maintenant, les membres de la communauté peuvent prêter serment sur la plume d’aigle.  Donna Metallic, travailleuse autochtone au tribunal, n’aurait jamais cru voir un jour se produire ces changements de culture :

Donna Metallic, Janick Poirier et Roseann Martin Photo: Julie Drapeau

C’est l’aînée Roseann Martin qui a offert la plume d’aigle à la juge de la Cour du Québec, Janick Poirier.  Le calumet, les chants, la fumée détonnaient entre les murs beiges du palais de justice :

Et bientôt, une place sera faite dans Heaven house à Listuguj pour que l’intervenante du Centre d’aide aux victimes d’acte criminel installe son bureau.  Harry Babin, directeur régional :

Rien n’est parfait.  Il reste certains éléments physiques à améliorer pour les procès avec détenus.  Mais l’humilité de chacun a fait que le rêve se concrétise aujourd’hui.

Un reportage de Julie Drapeau.